Aka Scrap : Association de Scrapbooking sur Lyon - Historique du scrapbooking
On pourrait dire que le scrapbooking existe depuis que les hommes ont pris l’habitude de noter leurs pensées, des recettes, des poèmes et des citations dans des agendas, des journaux intimes et des albums confectionnés par leurs soins.
On retrouve ainsi des recueils de poèmes japonais du XIIème siècle (Ise Shû) dont les feuillets sont constitués de bandes de papiers couleurs, des livres Perses du XIIIème siècle aux couvertures de papiers collés.
Les recueils de citations sont apparus pour la première fois au cours des années 1590. Ils comprenaient également des dessins et des coupures de presse.
Une activité comparable au scrapbooking, le « common-place booking », est attestée en Allemagne et aux Etats-Unis dès les XVIIème et XVIIIème siècles. C’est une activité pratiquée par les hommes et les femmes de la bonne société.
Un common-place book consiste à écrire des citations, coller des articles de journaux, des images, des fleurs ou feuilles séchées, éventuellement à dessiner ou à écrire son journal. Les dames collent également des échantillons de point de tricot ou recopient des recettes de cuisine. Le common-place book de Thomas Jefferson (un des pères fondateurs des Etats-Unis) a été redécouvert en 1999, il contient entre autres tous les articles de journaux concernant son mandat de président.
Le terme « scrapbooking » apparaît à la fin du XVIIIème siècle. A cette époque, on peut acheter des « scraps » c'est-à-dire des cartes de vœux ou de visite, des étiquettes colorées, des bouts de papiers etc b à mettre en valeur dans les albums. Le guide pratique « manuscript Gleaning and literary scrapbook”, publié par John Poole explique comment rassembler et réarranger des « scraps ».
Mark Twain (l’auteur de Tom Sawyer) avait conçu des albums avec des pages gommées qu’il suffisait d’humidifier pour y coller ce qu’on souhaitait. Il déposa même un brevet pour cette invention.
Pendant le XIXème siècle, les albums se diversifient dans leur but et leur contenu. Certains albums ont pour vocation de conserver les souvenirs, d’autres s’orientent vers un but uniquement décoratif. L’apparition de la photographie (1839) contribue grandement à révolutionner le scrapbooking.
Deux types d’albums typiquement féminins émergent à cette époque :
- Les albums à but utilitaire, qui contiennent des étiquettes de produits, cartes de magasins, recettes et tous conseils pratiques concernant la tenue de la maison.
- Les livres d’amitié (Friendship albums) contiennent les lettres et menus envois que s’échangent les femmes de la bonne société (cartes, images, mèches de cheveux…). Avec l’invention de la photographie, ces albums s’enrichissent de ces nouveaux types de souvenirs.
Les cartes de visites décorées, personnalisées ont eu un grand succès à cette époque. Il était courant de les collectionner. C’était un moyen de valider sa popularité. Une reconnaissance de sa position sociale. En collectionnant ces cartes, souvent annotées, on avait une preuve que l’on connaissait la personne, qu’on l’avait bien rencontrée. Ces collections commencèrent au 18ième siècle et continueront de plus belle avec l’arrivée au 19ième siècle (en 1854) des photos carte de visites.
Durant la période victorienne, chaque femme (la reine Victoria y compris) possède un album qui contient l’ensemble de sa vie sociale et affective : cartes postales, photos, cartons d’invitation, signatures, mèches de cheveux, poèmes, images …
Les enfants suivent le même chemin et la constitution d’albums est reconnue comme une activité pédagogique familiale importante.
Les adolescents et jeunes adultes font des albums de souvenirs sur leurs années de collège et d’université.
Les fabricants de « scraps » diversifient leurs produits pour répondre à toutes les demandes.
Après la guerre de 14, la passion s’est éteinte. Les scrapbooks continuent leur petit bonhomme de chemin dans les pays anglo-saxons.
Durant cette période, les mormons (bien connus pour leur travail de généalogistes) se sont emparés du scrapbooking qui leur permet de transmettre leurs valeurs familiales et religieuses en même temps que les souvenirs propres à chaque famille. Ils constituent des « faithbooks » : des scrapbooks avec une dimension religieuse (Faith voulant dire foi), avec des extraits de bible, des prières…
Cet engouement chez les mormons pour le scrapbooking est visible simplement par le nombre d’entreprises de scrapbooking associé en Utah.
Ainsi, Marielen Christensen, membre d’une famille mormon, réalise des pages de scrapbooking sur sa famille. Elle présentera ses 50 albums familiaux en 1980 lors du « World Conference on Records » à Salt Lake city.
Suite à cette conférence, un engouement national pour le scrapbooking s’est rapidement développé. Le premier ouvrage moderne de scrapbooking : « Keeping Merories Alive », écrit par Marielen Christensen connaît un succès sans précédent. Cela deviendra également le nom de sa société.
Le scrapbooking s’est ainsi développé aux USA de 1980 à nos jours. En France, l’explosion du scrapbooking est plus récente : début des années 2000 où la compagnie Azza a fait émerger le scrapbooking de style européen.